Un peu d'histoire et des statistiques québécoises (3 de 3)

Tout vélo!: route, fixed, Montagne: DH, XC, All Mountain mais surtout Enduro!
5 message(s) • Page 1 sur 1

Un peu d'histoire et des statistiques québécoises (3 de 3)

Message par Franck » Mer Sep 24, 2008 11:15 pm


"Le vélo: plus efficace que le martinet ou le saumon (1 de 3)

Eric Malka

L'Œil Régional - 20 septembre 2008

Autres > Divers

Le moyen de déplacement le plus efficace et dont l’unique carburant est l’énergie produite par la nourriture, est un humain à vélo. En fait, lorsqu’on se déplace à bicyclette, notre efficacité énergétique dépasse celle du martinet dans les airs et celle du saumon dans l’eau, qui sont pourtant les deux organismes les plus efficaces au kilomètre. Voici donc, trois chroniques sur deux roues, en hommage à cette invention d’hier, qui risque fort de devenir la solution de demain. Voici d’abord, un portrait de cette activité et de ses toujours plus nombreux adeptes.

C’est au Baron allemand Karl von Sauerbronn en 1817 qu’on doit l’invention de l’ancêtre du vélo avec sa «machine à courir», étrange bicyclette sans pédalier. On devra attendre jusqu’en 1861 pour que le serrurier français Pierre Michaud invente le pédalier sur sa machine qu’il appellera alors le «bisicle». Au fil du temps, cette invention perdra ses roues de bois, qui lui a valu le nom de «brasseur d’os», au profit de pneus de caoutchouc. Il faudra 140 ans à cette invention pour passer de 15 km/h au record mondial de 130 km/h détenu par le Canadien Sam Whittingham sur son vélo couché. Cette vitesse est le record mondial pour un véhicule dont l’unique énergie provient de nos muscles. En plus d’être la plus rapide, cette invention est aussi la plus efficace, car à effort égal, elle est trois fois plus rapide que la marche. Pas surprenant que ce moyen de transport soit le plus utilisé avec 1,5 milliard d’adeptes sur la planète.

Au Québec, parmi toutes les activités et tous les sports, le vélo remporte la palme d’or, bien avant le hockey et la marche. On compte près de 3,6 millions de cyclistes dans nos rangs, soit un peu plus de la moitié de la population en âge de pédaler. Mais, c’est parmi le un million de jeunes cyclistes âgés de 6 à 17 ans, que l’on retrouve le taux d’utilisation le plus élevé avec 93 %. Fait notable, c’est parmi les 65 à 74 ans que cette activité est en plus forte progression. Depuis 1981, les 65 à 74 ans sont passés de 8 % à 25 % à enfourcher la selle. Autre fait marquant, ce sport est plus populaire chez les hommes. Alors que l’écart entre hommes et femmes est modeste (7 %) chez les moins de 45 ans, il grimpe à 27 % chez les 65 ans et plus. En terme de distance parcourue par année, les chiffres varient beaucoup. Un couple accompagné de leur jeune fille dans son chariot à vélo a parcouru plus de 180 000 kilomètres en huit ans en faisant le tour du monde, donc plus de 22 000 kilomètres par an. Pour leur part, des cyclistes qui s’entraînent couvrent 5 000 kilomètres. Par contre, la moyenne québécoise est de 785 kilomètres par an. Et quand on comptabilise tous les coups de pédales donnés par des Québécois chaque année, on arrive à la distance incroyable de deux milliards de kilomètres.

Pour terminer en beauté ce portrait du cycliste québécois, une étude réalisée en 2002 fait des Québécois les plus «pédaleux» au pays. Comparativement à l’Ontario et à la Colombie-Britannique, nous enfourchons notre vélo 1,5 fois plus souvent. Quand nous nous comparons aux voisins américains, nous passons en selle 3 fois plus souvent et ce, malgré un climat moins clément. Avec une moyenne de 700 vélos par 1000 habitants, nous avons une longueur d’avance sur la France (400), mais un certain retard sur le Danemark (900) et les Pays-Bas (1 000), qui a en moyenne un vélo par habitant. Comme quoi, si nous sommes loin en avance sur notre continent, nous traînons de la patte sur le peloton de tête européen. Pourquoi ne pas viser le maillot jaune dans cette discipline? Après tout, le vélo est la seule invention qui nous permet d’être plus efficace que le martinet dans les airs ou que le saumon dans l’eau!"
Dernière édition par Franck le Mar Oct 14, 2008 7:30 am, édité 2 fois.
Drinker with a biking problem
Avatar de l’utilisateur
Franck
Soprano du Dirtjump
 
Message(s) : 874
Inscription : Dim Mai 01, 2005 6:49 pm
Localisation : Beloeil

Message par Franck » Mer Oct 01, 2008 7:43 am

j'aime particulièrement la dernière phrase qui peut tellement bien s' appliquer aux sentiers de vélo aussi.....




Le réseau cyclable et les cyclistes: la semence et la récolte (2 de 3)

Eric Malka

L'Œil Régional - 27 septembre 2008

Autres > Divers

Rouler à vélo est malheureusement plus risqué que rouler en voiture. Par kilomètre parcouru, la marche à pied est six fois plus dangereuse que le déplacement en auto. Aussi, les cyclistes sont sept fois plus exposés à un accident mortel qu’un automobiliste. Et la palme d’or du danger, pour chaque kilomètre parcouru, va à la moto et au scooter avec un risque 18 fois plus élevé. Mais paradoxalement, alors que l’automobile est le plus sécuritaire des moyens de transport pour ses occupants, les collisions avec les automobiles sont responsables de la majorité des décès des piétons, cyclistes et motards. Sur les 25 cyclistes qui perdent la vie chaque année au Québec, 20 ont été tués lors de collision avec des automobiles. Ainsi, en l’absence d’automobile, la marche et le vélo deviennent miraculeusement les activités les plus sécuritaires qui soient... Ce constat explique le développement des pistes cyclables et des accotements asphaltés pour les vélos. Dans plusieurs villes européennes, afin de sécuriser les cyclistes, on contrôle drastiquement la vitesse des voitures. Autre paradoxe, bien que l’utilisation du vélo augmente les risques d’accidents, en terme de bien fait sur la santé, l'utilisation régulière de la bicyclette réduit les risques de mortalité de 40 %. Comme disent les Américains «Damn if you do, damn if you don’t».

La cohabitation difficile entre les cyclistes et les automobilistes se reflète dans l’opinion des Québécois pour qui l’accès à une piste cyclable, est, dans 84 % des cas, le facteur qui influence le plus l’utilisation du vélo. De plus, un même pourcentage de Québécois croit que le réseau de pistes cyclables de leur municipalité n’est pas assez développé. Tellement, que la grande majorité des Montréalais se disent favorables à l’aménagement de nouvelles pistes cyclables même si cela peut gêner la circulation automobile. On estime aujourd’hui que trois cyclistes sur quatre utilisent une piste cyclable lors de leurs déplacements, alors qu’ils étaient seulement la moitié à le faire il y a 10 ans. Cette utilisation grandissante des pistes cyclables pour des raisons de sécurité va dans le même sens que la baisse d’utilisation des routes à forte circulation, qui ne sont aujourd’hui utilisées que pour un déplacement sur dix !

En terme de réseau cyclable, alors que notre province est 40 fois plus grande que les Pays-Bas, leur réseau cyclable de 19 000 km est trois fois plus grand que le nôtre! Et ce malgré le fait que, depuis 15 ans, la Province met les bouchées doubles. Alors que notre réseau cyclable couvrait moins de 1 000 km en 1992, il approche maintenant les 7 000 km. De plus, depuis que le ministère des Transports a adopté sa politique sur le vélo en 1995, les accotements asphaltés sur les routes à forte circulation sont passés de presque inexistants en 1995, à 1 400 km aujourd’hui.

À la suite de ces améliorations du réseau cyclable du Québec, les déplacements à vélo comme moyen de transport, représentent aujourd’hui un peu plus de 1 % des déplacements. Comparativement, les Pays-Bas (24 %), le Danemark (20 %) et la Suisse (10 %) sont loin devant nous et les États-Unis (0,4 %) loin en arrière. Étrangement, les pays où le vélo connaît le plus de succès ont eux aussi un climat pluvieux, neigeux ou montagneux. Ce qui démontre que bien plus que le climat, l’importance de la mentalité et des infrastructures disponibles sont les facteurs déterminants. Ainsi, au Danemark, la politique de transport comporte un volet budgétaire important pour l’amélioration des conditions de déplacement des cyclistes. Bien que les dernières années démontrent au Québec que l’on a compris ce lien directe entre l’importance du réseau cyclable et l’utilisation du vélo, la portion des budgets de nos voiries consacrée au réseau cyclable dépasse rarement les 1 %. Ce qui explique sûrement pourquoi nos déplacements à vélo représentent eux aussi un modeste 1 %. Ainsi, plus on sème de pistes cyclables, plus l’on récolte de cyclistes…
Drinker with a biking problem
Avatar de l’utilisateur
Franck
Soprano du Dirtjump
 
Message(s) : 874
Inscription : Dim Mai 01, 2005 6:49 pm
Localisation : Beloeil

Message par Franck » Lun Oct 13, 2008 8:48 pm

Je ne pensait pas que la journée "sans ma voiture" avait autant d'impact



En loisirs, c’est le vélo, en transport, c’est l’auto (3 de 3)

Eric Malka

L'Œil Régional - 4 octobre 2008

Actualité > Environnement

Si on compare les calories brûlées par un cycliste à l’énergie nécessaire pour déplacer un automobiliste, la différence est frappante. Pour une dépense similaire d’énergie de 100 calories (on plutôt Kilocalories), une automobile s’immobilisera après 85 mètres alors qu’un cycliste franchira la barre des 5 000 mètres. Évidemment, une auto avec cinq occupants ou un train bondé a un meilleur bilan de consommation d’énergie par occupant qu’un automobiliste en solo.

En fait, alors qu’un vélo a besoin de 18 Kcal pour propulser son occupant sur 1 kilomètre, une voiture avec cinq occupants dépense 110 Kcal par occupant, donc six fois plus. Chaque passager d’un train exige 90 Kcal d’énergie pour effectuer le même kilomètre, ce qui se rapproche d’une voiture bien remplie, mais sa dépense est encore 5 fois plus lourde que celle d’un cycliste. Même un marcheur, qui dépense 50 Kcal par kilomètre, tout en étant plus efficace que tous les modes de transport motorisés, ne rejoint pas le cycliste. Le vélo est tellement efficace, qu’un seul dessert sucré, disons une boîte de «Glosettes aux arachides», peut le propulser sur 14 kilomètres.

Cette efficacité du vélo se solde aussi par une réduction de la pollution. Prenons le cas du Québec et de l’essence économisée en pédalant plutôt qu’en conduisant. Sur les deux milliards de kilomètres que nos cyclistes pédalent chaque année, 330 millions sont des déplacements de transport, plutôt que des randonnées de loisir. En l’absence du vélo, on estime que sur ces mêmes 330 millions de kilomètres, 80 % auraient été effectués en automobile, nécessitant une dépense de 30 millions de litres d’essence. Pour le Québec, l’équation de base est simple: pour chaque 1 % de réduction de l’utilisation de l’automobile au profit du vélo, on économise 80 millions de litres de carburant. Évidemment convertir ce 1 % de nos transports «auto» en faveur du vélo est un défi de taille pour notre société. Mais rien d’impossible puisque plusieurs pays ont déjà franchi le cap du 10 %.

Bien plus que l’économie de ces 80 millions de litres d’essence, la réduction de l’utilisation de la voiture est un gage de qualité d’air. Pour en mesurer l’ampleur, prenons la «journée sans ma voiture». Chaque année, lors de cet événement, le centre-ville est fermé aux véhicules de 9 h 30 à 15 h 30. Durant cette période, les taux de CO2 et d’oxyde d’azote (NO) baissent de 90 % comparativement aux concentrations mesurées à l’extérieur du périmètre fermé aux véhicules. De plus, les mesures du niveau de bruit confirment ce que beaucoup ont constaté durant cette journée: le bruit est en baisse de 10 fois en comparaison de la veille. Cette pollution ambiante est loin d’être sans effet, car selon une étude française, le nombre de décès journaliers est directement lié au niveau de polluants gazeux et particulaires dans l’air que l’on respire depuis les 48 dernières heures. Ainsi, dans nos villes comme en France, plus on roule en auto, plus la mortalité augmente. Rien que l’on ne savait pas déjà…

Ainsi, peu importe comment on regarde l’équation, que ce soit en termes de pollution atmosphérique, de bruit, de consommation d’énergie, de coût ou de sécurité, il est difficile de trouver une solution aussi complète que le vélo. Pourtant, la facilité et le manque de temps nous font trop souvent choisir notre automobile. Et le vélo, plutôt que de prendre la place logique qui lui revient comme moyen de transport, demeure encore une activité de fin de semaine. Et cette place qu’on fait au vélo se reflète évidemment dans les choix politiques et donc dans le type de réseau cyclable que l’on développe. Bref, dans nos loisirs, on parle de vélo et on fait du vélo. Mais dans nos transports, on parle de vélo mais on choisit l'auto.
Drinker with a biking problem
Avatar de l’utilisateur
Franck
Soprano du Dirtjump
 
Message(s) : 874
Inscription : Dim Mai 01, 2005 6:49 pm
Localisation : Beloeil

Message par manu » Lun Oct 13, 2008 9:08 pm

Cool :thumb:
Si on peux juste finir par avoir un accotement pavé sur le rang des vingt entre Ste-julie et St-Bruno...
si ca monte, ca va forcement redescendre un moment donné...
www.becikcycles.com
Avatar de l’utilisateur
manu
Soprano du Dirtjump
 
Message(s) : 819
Inscription : Mar Avr 19, 2005 11:12 am
Localisation : ste-julie

Message par matjean » Lun Oct 13, 2008 10:22 pm

Kingdom Hereford, Qc
Avatar de l’utilisateur
matjean
Jedi de la pédale
 
Message(s) : 3275
Inscription : Ven Juin 04, 2004 10:04 am
Localisation : 450
Mon Vélo::
Mon Vélo Fat::
Mon Vélo #2::
Mon Vélo #3::


5 message(s) • Page 1 sur 1

Retour vers Sur Deux Roues

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 35 invité(s)